14.12.05

La faillite, nous voici, III

Lu dans le Figaro de ce jour :
La France contrainte d'affronter enfin sa dette

Cyrille Lachèvre [14 décembre 2005]

L'ampleur de la dette française que révélera le rapport Pébereau rendu public aujourd'hui devrait inciter le gouvernement à élaborer une loi quinquennale de maîtrise des finances publiques. Un traitement de choc pour un enjeu de taille : la dette française est passée de 90 milliards d'euros en 1980 à plus de 1 100 milliards aujourd'hui.
(...)
La principale conclusion pratique de ce rapport devrait être l'élaboration, par le gouvernement, d'une loi quinquennale de maîtrise des dépenses publiques, gravant dans le marbre des objectifs précis d'assainissement des finances chaque année pour rétablir l'équilibre budgétaire à horizon 5 ans.
Rien de mieux que le retour au bon vieux plan quinquennal pour sauver notre Union soviétique que personne ne nous envie...

Mais rassurons-nous. L'Etat ne peut pas faire faillite. Comment serait-ce possible ? Tout va bien. "Ils" feront quelque chose. La sinistre SS n'est pas en faillite, elle non plus. Le toit de l'étable ne tombera pas sur les veaux. Ne quittons donc pas l'étable. L'herbe du voisin est plus verte que la paille de notre litière. L'Etat est notre fidèle berger. Et le fourrage qu'il nous sert moins lourd que la poutre dans notre oeil.
 

6 commentaires:

TB a dit...

Il en va en France du Commissariat au Plan comme du Phoenix : sans cesse il renaît des cendres de l'histoire. Récemment encore il a reapparu comme Délégation à la Prospective... la planification est un syndrome de cette maladie nationale qu'est devenu l'Etat tuteur.

Etrange paradoxe où c'est l'arbre social qui soutient la baguette (oh combien grosse) sensée la guider dans sa croissance mais pourrie aux racines. Etrange paradoxe où le moyen devient une fin ! Etrange paradoxe où la démocratie est le cadre de la domination d'une minorité désoeuvrée sur une majorité laborieuse et étouffée sous l'impôt.

Vous avez dit paradoxe? Mais non voyons, c'est l'état "naturel" de la France !

Philippe Grisoni a dit...

Fille ou cousine du bon Docteur Coué, ma chère Laure?

Parler de la dette est une nécessité; évoquée régulièrement dans la presse, mais sans grands développements, occultée par les politiques de tout bords qui se contentaient de l'évoquer en guise d'argument pour montrer à quel point l'autre bord "était mauvais", IL FAUT EN PARLER!

Droite ou gauche, nous sommes égaux devant le problème, éluder encore serait désastreux.

Ce n'est plus un sujet politique, c'est un problème de sens commun et c'est aux français d'imposer à l'état et aux politiques, tétanisés par les enjeux électoraux, d'agir.

Anonyme a dit...

En parler oui, mais reste à savoir quelle méthode adopter pour en sortir.

Vu la marge de manoeuvre étroite dont dispose le(s) gouvernement(s), leur conduite étant dictée par les élections, une sortie par une "gestion saine" (comprendre réduction des dépenses) semble impossible (ou il faudrait 250 ans).
Reste donc 2 solutions : la surtaxation qui semble être la voie prise par le gouvernement, préparant en ce moment une campagne publicitaire de sensibilisation des français ... pour mieux faire accepter une hausse énorme des prélèvements qui achevera de tuer la bête (sans doute une CRDS bis rebaptisée CRDP, "P" désignant "Publique" cette fois-ci).

L'autre solution serait de privatiser tout ce qui peut l'être, en commençant par EDF (reste 88%) et la SNCF.

Ce serait une logique de bon sens mais vous avez vu la réaction des syndicats et la réponse du gouvernement à la menace de grêve sur fond de privatisation ?
"Il n'en a jamais été question" a dit le gouvernement.

Ou l'art de se fermer les portes dans la perspectives des elections...

C'est dit, s'il faut payer, je me barre, promis cette fois. On ne chemine pas avec les fous.

privat a dit...

Je me demande bien pourquoi les politiques de tous bords se mettent tout d'un coup à parler de la dette sans tabou.
Est-ce parce qu'ils preferent que ce débat ait lieu avant les elections, moment au cours duquel ils ne pourraient cacher que la gauche et la fausse droite qui nous ont gouverné ces dernière années sont toutes autant responsables, et que les partis qui n'ont jamais eu le pouvoir risquent encore plus de connaitre un succés electoral par rejet des castes en place?

Laure Allibert a dit...

L'explication pourrait être celle de Tioman : "on" prépare une hausse drastique des impôts et taxes...

TB a dit...

Privatiser la SNCF??? Et qui en voudrait, de notre brave SNC(GT)F??? Avec ses 85 milliards d'€ de dettes, qui serait assez fou pour aller la racheter alors qu'elle est tout juste (pour la première fois en 20 ans depuis 2004)rentable?
La SNCF, ce n'est pas un "bijou de famille" mais plutôt un cancer congénital.